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  • : Le blog de alain callès
  • : Articles et poésies. Point de rencontre pour les amoureux des mots et de leurs couleurs.
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  • alain Callès
  • Publication de livres. "éclats de verre" préfacé et porté en scène par Claude Confortès. "Lettres au plus proche du feu" préfacé par Didier Daeninckx et illustré par Claude Gaisne. Des articles sur différents thèmes, de poésies (notamment
  • Publication de livres. "éclats de verre" préfacé et porté en scène par Claude Confortès. "Lettres au plus proche du feu" préfacé par Didier Daeninckx et illustré par Claude Gaisne. Des articles sur différents thèmes, de poésies (notamment

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 22:00

COLÈRE DE MAI

 

Une colère qui boursouffle la chape du conforme

sous laquelle bout l'âme des rêves jamais atteints

et, le 1er mai 1886 libère un sang rouge et noir

qui bat enfin aux portes de l'histoire.

 

Cette histoire des hommes déchaînés en flots

impétueux de guerre sociale et de fraternité,

pain tranché au couteau de l'amitié,

action directe où le poing levé est féminin,

la coupe partagée par des lèvres

qui susurrent déjà le temps des cerises,

celles qui tachent de sang les jabots fins

et dégorgent leur onctuosité rouge au fond des sillons.

 

Fleurs des champs pour des chants sans coq matinal,

pavés des villes qui piaillent à la gueule des morales enchristées

ces kystes comme un parasite qui ronge l'éphémère.

 

Fleurs d'hommes en coquelicot

qui moissonnent le blé levé,

et que germe le rouge et noir,

comme un habit sur nos idées

pour aller trinquer avec les dieux et la mort.

 

Fleurs de pavé pour des rivages qui vont à la mer,

des rivières de rêves qui remontent l'histoire des hommes,

cette histoire qu'on ne montre jamais,

celle qu'on caresse du bout de l'ongle

quand le rince-doigt est vide de sens,

celle qui est parure

dans les fables visqueuses du Tout Paris au Tout New-York

dans la solitude pressing du smoking Côte d'Azur

dans l'amidon bridé du col Mao.

 

Quand le bras levé sera débordé par les jambes en l'air,

alors la multitude de nos radeaux aura séché la misère

au caniveau moite des Présidents,

ces crustacés à la carapace décorée,

accrochés à leur rocher,

qu'on aura descendus comme des grains de raisin

sous la ligne de flottaison du boulevard Potemkine.

Anarchie et tendresse à l'écartèlement du cactus

dont les figues nous poussent comme un cri

à l'entrejambe.

 

A l'ombre rouillée du syndicat fidèle aux Joseph des siècles

poussera une histoire transsexuelle comme un boomerang.

A l'ombre de la cellule Tchernobyl,

avenue du littoral desquamé,

l'amour, enfin, est venu,

porté par une vague du Pacifique.

Le vent du 1er mai se lève

dans une nudité balnéaire.

 

Aux armes! les cormorans.

Des plénitudes écorchées nous attendent au delà

des corps mourants.

Déjà nous ouvrons les yeux du soleil,

des couleurs nous poussent au creux des mains,

des symphonies déboulent de nos dents

la soie crisse sur le sein tendu comme un poète.

 

Viens, jouis,

notre sang rouge et noir

bat aux tempes de l'histoire.

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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 18:31

 

Être ténu sur scène,

être nu qui saigne

sans sang dans la transparence du temps.

J'écoute couler ma cervelle

par la bouche.

J'écris son histoire sur du papier de verre.

Mots crissant de l'en-dedans des dents,

mots dont la tristesse s'est nourrie dès la sève du placenta.

 

Pour une voix chevrotante à fleur de peau,

frisson du murmure.

Pour ma voix qui crisse,

les abysses.

 

Poésie de chair accrochée aux as du poète

Personne ne m'a jamais dit combien le trottoir est dur;

j'ai appris tout seul à y glisser,

jambes flasques, jusqu'à ma flaque.

L'expérience de la glissade apprend à être modeste.

Le caniveau, cette école des bavards silencieux,

dont la margelle soutient le coude des forçats de la sensibilité

au bar du grand désir.

 

Cette parole qui gis

au fond de la gorge,

ces flots de sentiments qui fondent

dans les flux du magma intérieur.

 

Le rouge y est noir,

étalé sur une palette sans frontières

de mots aux couleurs désarticulées.

 

Au bout du micro,

la fulgurance des émotions,

éclair d'adrénaline pour un vol à l'étalage.

 

Sur scène,

déchirements sans âge

impossibles à colmater.

Fulgurances qui débordent,

que je ré-emborde sans cesse

comme le ressac de la mer

qui n'en finit jamais de vider son sac

comme on déverse des pluies de tristesse

dans mon âme déchirée sans fin.

 

Sur scène, à bord du spectacle,

l'indiscible pousse de toutes ses dents

l'enfance refoulée

à sortir par les brèches,

à s'en aller mourir

sur les barricades au précipice de la vie,

frontières de la mort

au bout de l'aiguille,

pointillés d'une symétrie enlisée à vie,

frontières figées dans le cri du silence,

la mort au bout du goulot.

 

Silence pulvérisé,

poussière d'émotions sans horizon,

l'indiscible déborde dans la surdité du monde

tournant sur lui-même,

toupie du temps,

vertige de la folie qui cherche des mots sans son

pour la plénitude de leur sens de sang.

 

Poings serrés sur les coups,

Cris serrés dans la gorge de l'enfant que je suis,

Folie ensanglantée aux portes du pouvoir,

folie incarcérée par la peur d'entendre

ses douleurs dans la voix des autres.

 

Folie incarnée dans une chair de nerfs,

folie aux paroles scies

pour déchirer la fibre du temps

qui défile devant le monument aux morts du spectacle.

Ce bout de rien érigé le temps d'une caméra

qui tourne le vide de corps creux

mâchonnant des cheeze-burgers en flattant

l'échine de vaches aux mamelles débordant

de vacuité.

 

Tous les samedis sont gris au bar du grand désir,

et coule ma cervelle par ma bouche.

Hoquets de fulgurances.

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 11:21

 

DANS MON PETIT VILLAGE

 

 

Dans mon petit village,

des marins gravent sur les rochers

des coquillages qui sentent la braguette

et suent le fenouil.

 

Dans mon petit village des vagabonds des mers

échoués comme des étoiles,

les branches étalées à la brûlure du soleil,

s'habillent à l'abri des pinèdes

avec les rayons violets de la mélancolie.

 

Dans mon petit village,

la figue a la chair qui s'affaisse,

la nuit violette sent le coup de lune.

 

Dans mon petit village,

enterre-moi

à l'ombre fragile

d'une fleur de roche.

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 21:39

Des scorpions bien nourris lézardent

le croupion au fond de l'eau noire.

Des bouches de crevards errants

roulent le rire incommensurable

sur la toile cirée qui habille les corps.

 

L'écriture est une malédiction,

la rigueur y cachetonne au médicolégal

qui tient la plume.

Écrire, encore écrire, les doigts

en larmes de feu sur l'étranger à soi-même.

 

Une voix caresse le mot,

fait entendre l'écriture,

déchire l'écart,

couvre la marge,

                                       couvre la marge.

 

 

L'écriture enjambe ce qui n'est plus,

ouvre le réel dans le silence du mot.

 

Poème à l'envers du corps de police,

à l'abrupt du réel,

 

Les cris triturent l'engagement

et désaliènent la fusion.

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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 22:48

PAYSAGE DE SCRUPULES

 

 

L'âme boitille, un petit cailloux dans la chaussure.

 

Et passe la mélancolie grise dans le ciel bas,

les mains honteuses dans des poches percées

d'où fuient et ruissellent des traînées d'espoirs.

 

Jambes s'écorchant de crampes

sur le bitume glacé et boueux,

des éclats de rire d'enfant

gisent dans les ornières.

 

« Ame, te souvient-il ? » du chat haut perché,

accoudé au bar du soleil bordant le bal

où dansent les désirs?

 

Une cicatrice dans la tête se love au creux

d'un endormissement marécageux,

picorée de mille dents acérées dans l'eau trouble

où s'étouffe la tendresse.

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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 23:01
 

INTERVIEW


Des mots.

Que dire de plus

que ce qui est déjà écrit dans nos veines

d'où j'extirpe douloureusement mes mots.


Des mots.

Des mots pour la souffrance; des mots pour l'indicible.

Des mots posés comme une écharpe sur le cri

pour qu'il ne prenne pas froid.


Des mots vendus à la criée au bout de la jetée,

là où palpitent des navires prêts à fendre l 'écume

au dessus des abysses.


Des mots pour la tendresse dont nous habillons nos sourires édentés,

des mots pour la survie et l'amitié.

Des mots pour que l'espoir ne s'habille plus d'un préfixe.

Des mots pour le partage tranché avec le couteau de l'amitié.

Des mots pour ne plus surfer sur l'illusion du radieux à venir.

Des mots pour le rafiot que nous berçons en chantonnant.


Des mots pour la mort

qui habite les âmes des forçats de la sensibilité,

des mots poursuivis par la chaleur qui bouillonne

et étouffe les rêves d'enfants.

Des mots posés sur le vide,

des mots qui accrochent des regards émeraude

pour noyer la mer,

des mots qui cheminent sur le bord jamais recousu de la cicatrice,

des mots pour briser le silence

blanc comme le linceul des compagnons disparus,

ces forçats silencieux.


Des mots pour des futurs enfin inconditionnels,

des mots pour tendre des moignons d'espoir vers le soleil.


Des mots au rythme infernal de roulements de train

sur les rails des condamnés à la blanche,

des mots à l'arme blanche

pour supporter

la fraternité des fusillés fauchés en 36 en 36

et le coup de grâce aux trahis de 38

de 38


Des mots pour l'espoir espagnol

qui ploie sous la muleta,

Des mots pour l'attente de Manuel de Falla.


Des mots pour l'attente

du passeur, des mots

au delà du silence

du maquis nocturne,


Des mots comme des crochets de musique

suspendus aux étoiles de nos nuits.


Des mots pour l'intime, exposé, froid,

emmuré par l'insupportable des autres,

des mots écorchés aux fils barbelés des cicatrices,

des mots de désir échoués sur les récifs,

des mots comme des peaux retournées au bord salé

des larmes,

des mots brisants comme l'éclat de rire

d'une feuille d'humour glissée à la commissure des lèvres

d'une vague de désirs flottant mollement

sur les rides du temps.

Des mots pour la solitude qui navigue sur ses noyés,

des mots des soirs d'ivresse quand l'écume glisse entre les doigts

trop longs de l'âme fendue au dessus des abysses,

des mots à la marge pour les cormorans

qui courent après les notes du vent

et des corps mourants poursuivis par le cri du croque-notes.


Des mots pour des trous sans bord

des mots pour toi qui sait dans ta chair

la blessure du soleil

et le visage desquamé par l'acide,

des mots extirpés de la haine,

des mots contre le mortel ennui.


Des mots pour mettre des guirlandes au silence des taiseux,

vertige sans oubli du buveur d'âme

accroché au dessus du vif.


Des mots d'humour, éclats de survivre,

soupir du mourir.

Des mots pour teindre les poumons

des nuits brisées,

des mots pour la fraîcheur du crépuscule

qui fond sur le sable chaud.


Des mots pour survivre,

des mots de marge,

blottis entre cendres noires et braises rouges.

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 22:53
 

LE SEL SUR LA CICATRICE DU BONHEUR

 

La ville rougit de ton odeur,

ton souvenir veille sur la treille

dans une amphore debout face au vent

chagrin glacé dans la solitude sang

du rêve noyé dans la Seine.

 

De la Bastille, pâle comme une vierge

dressée à la vision de la verge pourpre,

Sade étreint ton imaginaire sur l'écran

maculé de menstrues

pour peser l'angoisse de Dieu

qui se touche à l'abri des nuages.

 

Dans les bistrots, des femmes en noir,

le pagne sur les yeux,

occultent les palais de la secousse

et de la rescousse qui trébuchent

aux marches des banlieues en mai.

 

Le savoir de la mère se noie

au lavoir où pissent les chiens,

la tendresse des métaphores

enfilées au fil des dents peintes

s'alanguit, l'âme en vaguelettes

sur des chemises sans col à franchir

sans tranches de talents à affranchir,

le sel sur la cicatrice du bonheur.

 

Le sel sur la cicatrice du bonheur,

Qui donc nous rendra la matrice

et le moule mou de la moule

noyée dans les abysses de la mémoire

engloutie dans la boue noire.

 

Qui donc?

 

A nous les toiles sorties des cadres,

A nous, les mots en érection!

A nous, les étrangers de la pensée!

Aux mots, aux armes!!!

INSURRECTION !!

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30 mars 2009 1 30 /03 /mars /2009 11:20
Préface



Cher Lecteur, chère Lectrice...Attention!...

Ce livre est dangereux, plein de risques et périls.


L'alcoolique errant y est dépeint comme un forcené de la sensibilité.

Que devient cet être d'ombre, hurlant de délire et de souffrance quand il est guéri?

Mystère!...


Un homme solitaire, vibrant de révolte, éructant les mots marginaux de textes violents où le feu qui l'illumine brûle les sentiments.


Poète de la déchirure, il sublime la musique des consonnes, des voyelles, des phonèmes, des diphtongues.


Il y a « DADA »,

il y a le « SURRÉALISME »,

il y a le « SITUATIONNISME » qui tord le cou à la société du spectacle,

il y a le « LETTRISME »

et...

il y a les « TESSONS DE PROSE » et les « ÉCLATS DE VERRE » d'Alain Callès.

 

Claude Confortès

Paris le 10 novembre 2007

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26 mars 2009 4 26 /03 /mars /2009 23:29

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